miércoles, 24 de octubre de 2012

L’étranger / El extranjero, por Charles Baudelaire



Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? Ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
- Tes amis ?
- Vous vous servez là d’une parole dont le sens m'est restée jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie ?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté ?
- Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L’or ?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh ! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là-bas... là-bas... les merveilleux nuages !



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-Dime, hombre, enigmático, ¿a quién amas tú más? ¿A tu padre, a tu madre, a tu hermana, a tu hermano.?
-Yo no tengo ni padre, ni madre, ni hermana, ni hermano.
-¿A tus amigos?
-Os servís de una palabra cuyo sentido desconozco hasta hoy.
-¿A tu patria?
-Ignoro bajo qué latitud está situada.
-¿La belleza?
-De buena gana la amaría, diosa e inmortal.
-¿El oro?
-Lo odio, como vosotros odiáis a Dios.
¿Pues qué es lo que amas, extraordinario extranjero?
-¡Amo las nubes. . ., las nubes que pasan... allá lejos... las maravillosas nubes!


                                          


                La Rufiana Melancólica


"Crepúsculo incesante y candente lleno de espectros y sombras resentidas porque la tarde fue seducida por aquel desvanecimiento infame conducido a través del insondable amanecer..."